Loi de finances 2024 : le député Mahougnon Kakpo met en lucarne les actions inscrites dans le secteur éducatif

Politique

«… système éducatif était dans un état alarmant»

La 9è législature a voté la loi de finances 2024 le vendredi 08 décembre 2023. Dans un franc parler qu’on lui connaît, le député Mahougnon Kakpo, Professeur titulaire à l’université d’Abomey-Calavi et ancien Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle a séduit ses collègues lors du débat qui a précédé le vote. De 2016 à aujourd’hui, beaucoup d’efforts ont été faits dans le secteur éducatif pour redorer le blason du pays latin de l’Afrique. Dans la continuité des efforts, il était nécessaire de voter cette loi ; Mahougnon Kakpo a partagé avec ses pairs tous les avantages que procure cette loi. Lire tout son propos ci-dessous.





« Merci Monsieur le Président, Messieurs les ministères, honorables députés à l’Assemblée nationale.
Je vais vous parler de L’ÉDUCATION. L’éducation parce que vous savez, sans un système éducatif performant et inclusif, Il n’y a pas un capital humain capable d’agir sur les leviers nécessaires à un développement durable, seul l’homme est le principal vecteur de tout développement. Mais je parle de l’homme bien formé, formé selon et pour les exigences de la société. Et vous savez honorables députés,
Lorsqu’en 2016 le Gouvernement du Président Talon prenait les rênes du pays, notre système éducatif était dans un état alarmant. Or, nous savons qu’il n’y a pas de développement, quel qu’il soit, sans un système éducatif performant. Alors, après une évaluation méthodique de ce système éducatif, dans tous les secteurs qui le composent, le Gouvernement a élevé une réelle ambition pour l’Education dans notre pays.
Il a alors décidé d’en faire « un levier sur lequel il faut agir pour transformer la structure économique et faire du Bénin une plateforme régionale d’excellence des services du savoir ». Ainsi, l’EFTP qui était jusque-là proclamé 2ème priorité de l’Etat après l’enseignement Primaire, a été érigé comme la priorité du Gouvernement.
C’est pourquoi il a élaboré une Stratégie Nationale de l’EFTP assortie d’une Loi-Cadre qui a été votée par la 8ème Législature, et dont la vision, à l’horizon 2025 précise :
« Les jeunes en âge de travailler, y compris les personnes à besoins spécifiques, disposent de compétences demandées par le marché du travail pour une croissance économique stable,
durable, inclusive ».
C’est donc nourri par cette noble ambition, élargie non seulement aux autres secteurs de l’Education, mais aussi à tous les secteurs d’activités que lors de son adresse à la Nation pour son deuxième mandat, le Président Patrice TALON a pris l’option de prioriser la dimension sociale du développement. La preuve en est que les aspects liés à l’éducation et la formation technique et professionnelle, à la santé, à la protection sociale, à l’amélioration des revenus des producteurs, ainsi qu’à l’accès aux facteurs de production, ont été priorisés dans la programmation des actions planifiées pour 2024.
Ainsi, les investissements prévus pour développer le capital humain à travers le système éducatif sont bien significatifs, pertinents et cohérents avec la nouvelle politique éducative holistique qui vise à « assurer à tous les apprenants béninois à l’horizon de 2030, sans distinction aucune, l’accès aux compétences, à l’esprit d’entrepreneuriat et d’innovation qui en font des citoyens épanouis, compétents et compétitifs, capables d’assurer la croissance économique, le développement durable, la cohésion nationale » .
Voilà donc une vision très pragmatique de l’offre éducative qui vient rompre avec les perceptions d’une éducation abâtardie, non adaptée aux besoins de notre économie parce que génératrice de chômage.

Cela est d’autant vrai que les projets de budget exercice 2024 des trois sous-secteurs de notre système éducatif, visent de façon synchronique et interreliée à :

– renforcer les bases humaines et matérielles de l’économie par le développement équitable du capital humain comme base de la croissance économique ;

– créer un environnement favorable au développement technologique à travers un l’enseignement et la formation techniques et professionnels performants, favorisant le dynamisme, l’esprit d’initiative et d’entrepreneuriat nécessaire pour disposer d’une main-d’œuvre qualifiée au service des entreprises et de leur productivité ;

– assurer un continuum dans l’accès aux savoirs, savoir-faire et savoirêtre basé sur une maîtrise des langues nationales et étrangères dans toutes les composantes du secteur.
Ces axes d’opérationnalisation visés par la programmation financière des sous-secteurs de l’éducation de notre pays pour l’année 2024, nous donnent des raisons bien pertinentes pour voter sans hésitation, le projet de budget exercice 2024.
Oui, il faut voter ce budget car, ce faisant, nous donnons notre quitus pour que les investissements massifs prévus dans les sous-secteurs concernés, lesquels investissements représentent 14,33% du budget global de l’Etat, permettent à terme :
1- d’avoir une éducation de base universelle et holistique, incluant le préscolaire et qui est assurée en synergie par des structures d’éducation formelle (primaire et secondaire) et d’éducation non formelle (éducation alternative y compris en langues nationales, centres de préprofessionnalisation artisanal, sportif, artistique, de
loisirs, etc.).

2- de développer une offre de formation professionnelle adaptée aux besoins du développement économique en partenariat avec le
secteur privé à travers la diversification des filières de formation en accordant la priorité aux secteurs stratégiques identifiés comme porteurs de croissance accélérée et offrant aux personnes formées, les meilleures chances et opportunités d’insertion professionnelle. Il n’est pas superflu de mentionner que cette offre inclut la dimension de formation professionnelle continue et de formation entrepreneuriale

3- d’augmenter les capacités d’accueil et d’améliorer les performances de l’enseignement et la formation techniques et professionnels, tout en orientant les apprenants vers les métiers porteurs et en optimisant la réussite des apprenants par de nouvelles approches à travers la multiplication des centres de formation professionnelle et d’apprentissage et des lycées spécialisés ;

4- de poursuivre la professionnalisation de l’enseignement supérieur et d’améliorer la qualité des enseignements/apprentissages ;

5- de développer une gouvernance plus efficace, plus efficiente et plus inclusive de l’ensemble des sous-secteurs de l’éducation.

De façon spécifique, le budget 2024 permettra de mettre en œuvre, entre autres, les actions suivantes dans les sous-secteurs de l’éducation :

Dans le secteur de l’Enseignement primaire, le vote de ce budget aidera, entre autres, à :
➢ La résorption du gap de manuels scolaires et d’équipements pédagogiques
➢ La construction d’infrastructures scolaires : 1200 salles de classes
➢ La prise en charge d’enfants déscolarisés et non scolarisés
➢ La couverture intégrale de la prise en charge des frais d’écolage des enfants à la maternelle et au primaire
➢ La poursuite du programme national d’alimentation scolaire sur toute l’étendue du territoire national avec l’octroi de deux repas chauds par jour à plus d’un million d’enfants
➢ Le recrutement et le reversement d’aspirants aux métiers de l’Enseignement (AME).
Dans le domaine des Enseignement secondaire, technique et la formation professionnelle, le vote de ce budget aidera, entre autres, à :
➢ La couverture intégrale de la prise en charge des frais d’écolage des filles des séries scientifiques dans les lycées ;
➢ L’extension à d’autres communes de la mesure de gratuité des frais de scolarité des filles de l’enseignement secondaire général
➢ La construction et la réhabilitation de lycées et centres de formation professionnelle
➢ L’octroi de bourses d’enseignement technique aux apprenants
– la mise en place de 20 nouveaux lycées techniques agricoles (LTA) et la réhabilitation de 10 anciens ;
– la mise en place de 8 écoles des métiers (EM) de référence ;
– la construction, la réhabilitation, l’équipement et la spécialisation de
16 Lycées Techniques Professionnels (LTP) ;

Dans le domaine de l’Enseignement supérieur enfin, le vote de ce budget permettra, entre autres :
➢ La mise en place des Centres d’excellence
➢ Le développement des universités thématiques
➢ Le Projet Sèmè City
Chers collègues députés, en votant ce budget, nous nous inscrivons dans l’histoire comme partie intégrante des acteurs qui ont fait de notre système éducatif, le socle du développement de notre pays.
Et pour conforter cette dynamique en cours, nous recommandons que les acquis soient renforcés et consolidés dans le sens de
– l’atteinte de l’objectif « une classe, un enseignant » et de celui d’un ratio élève-maître de 45 à l’horizon 2026 ;
– la promotion des alternatives éducatives pour réduire très sensiblement le nombre d’enfants hors de l’école ;
– la poursuite de l’alimentation scolaire dans les écoles primaires publiques afin d’atteindre 100% de taux de couverture en 2026 – le recrutement des AME.
Au regard de tout ce qui précède, je vous invite à voter, sans hésitation, le budget exercice 2024. Je vous remercie. »

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