Mandat présidentiel de sept ans : Patrice Talon explique sa vision et rassure les béninois

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À la faveur d’un échange avec la presse, le président de la République, Patrice Talon, est revenu sur la nouvelle Constitution promulguée le mercredi 17 décembre 2025. Ce texte introduit le Sénat dans l’architecture institutionnelle du Bénin et porte le mandat présidentiel de cinq à sept ans. Il a tenu à justifier cette réforme, qu’il présente comme une réponse aux réalités sociopolitiques et économiques du pays et non comme une manœuvre personnelle. Pour Patrice Talon, les défis structurels auxquels le Bénin est confronté ne peuvent être relevés dans un quinquennat. « Cinq ans, c’est trop court », a-t-il affirmé. Pour illustrer ses propos, le chef de l’État a cité plusieurs projets structurants, notamment la réinvention de la cité lacustre de Ganvié, la relocalisation du marché Dantokpa, le bitumage des routes ou encore la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. « J’avais de l’enthousiasme », a-t-il rappelé, avant de souligner que les études et contre-expertises, longues et complexes, ont retardé l’aboutissement de ces chantiers, toujours en cours à la fin de son second mandat. Ce constat l’amène à une réflexion plus large sur la temporalité de l’action publique : « Le temps de l’action politique est plus long que le temps de la reddition de compte ». Selon lui, gouverner efficacement suppose de disposer d’un temps suffisant pour mener à bien les politiques de développement. « En cinq ans, tout ce qui se fait, c’est dans la précipitation », a souligné Patrice Talon. Interpellé sur le fait que le septennat n’est pas la norme dans plusieurs pays européens, le président a répondu en mettant en avant la différence des paradigmes de développement. Il a estimé que dans des pays comme le Canada, l’Italie, la France ou les États-Unis, les populations « ne demandent jamais l’eau, la route, l’électricité, des écoles » à leurs gouvernants, ces infrastructures étant déjà disponibles. Selon le président, les priorités de ces pays relèvent davantage de « l’immigration, l’insécurité, les retraites, des choses qui relèvent des conforts de vie ». À l’inverse, a-t-il souligné, le Bénin fait face à des besoins fondamentaux. « Nous [au Bénin, ndlr] faisons un saut dans l’avenir avec nos besoins qui datent du Moyen-âge ». Pour illustrer son propos, Patrice Talon a évoqué le cas des États-Unis : « La question de l’immigration, [un président américain] peut la régler en un décret ». Il poursuit en disant que« Le temps de l’action est un temps long par rapport à nos besoins. Quand le temps est court, il ne permet ni au bon ni au mauvais [gouvernant, ndlr] de faire quelque chose ». Pour finir, le chef de l’État a tenu à rassurer sur ses intentions : « Le septennat, ce n’est pas à mon profit. Ce sera au profit du Bénin », a t-il conclu.

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