Le Niger a pris une décision forte. L’uranium extrait par la SOMAÏR, récemment nationalisée après des décennies sous contrôle d’Orano, arrive officiellement sur le marché international. L’annonce, faite par Télé Sahel, marque une rupture nette avec le géant français, qui s’appuie sur une décision du CIRDI pour contester toute vente du minerai. Selon la télévision publique, les autorités affirment clairement leur souveraineté économique. Elles parlent d’un « droit légitime » du pays à disposer de ses ressources et à les céder « à tout acheteur intéressé, dans les règles du marché ». Le ton est ferme, assumé, porté par un discours où la dignité nationale occupe le premier plan. Un commentaire diffusé sur la même chaîne souligne que « le Niger, digne, met sur le marché international sa propre production », une formule qui résume l’état d’esprit du pouvoir actuel. Le Président Abdourahamane Tiani avait déjà posé les bases de cette orientation lors d’une tournée nationale en novembre. Il déclarait alors que « l’uranium appartient désormais au peuple nigérien » et que le pays « ne demandera l’autorisation de personne pour le vendre ». Face à cette offensive, Orano rappelle la décision du CIRDI interdisant au Niger de commercialiser les 1 300 tonnes d’uranium issues de la SOMAÏR. Le Groupe français insiste sur sa volonté de défendre ses intérêts, y compris par des voies judiciaires.
Gabin TOVONON
