Les Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) du Bénin sont dans une situation de précarité grandissante, après six années scolaires passées à servir avec dévouement dans les écoles publiques du pays sans sécurité d’emploi ni plan de carrière. La Fédération Nationale des Collectifs des Enseignants Pré-Insérés de la Maternelle et du Primaire (FéNaCEPI/MEMP) déplore cette situation lors d’un point de presse tenu le jeudi 31 juillet 2025, qui a déjà coûté la vie à plusieurs d’entre eux.Les AME avaient cru aux promesses du gouvernement, notamment celle prise en Conseil des ministres en décembre 2022 par le Président Patrice TALON de les reverser en Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE). Mais force est de constater que cette promesse n’a pas été tenue. « Certes, quelques mesures ont été prises dont nous saluons ces avancées, mais elles ne suffisent pas », ont-ils déclaré.Face à cette situation, les AME lancent un appel au Président de la République pour qu’il honore sa parole. « Tenez parole. Honorez votre engagement. Reversez les AME en ACDPE avant la rentrée scolaire 2025-2026 », ont-ils demandé. Ils ajoutent : « Nous sommes vos compatriotes. Nous sommes les enfants du Bénin. Et nous méritons, nous aussi, d’être traités avec dignité et justice. »Les AME sont déterminés à ne pas entamer une septième année scolaire dans les mêmes conditions. « Nous sommes fatigués. Nous ne voulons pas entamer une septième année scolaire dans ces mêmes conditions ! Nous ne le pouvons plus. Nous ne le voulons plus », ont-ils lancé dans un cri d’alarme.
Fédération Nationale des Collectifs des Enseignants Pré-Insérés de la Maternelle et du Primaire (FéNaCEPI/MEMP)
Déclaration de point de presse
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Chers invités,
Chers collègues aspirants,
Nous vous remercions pour votre présence à ce point de presse qui se veut un cri du cœur, une alerte citoyenne, mais aussi un appel à la justice sociale.
Depuis six années scolaires, nous, Aspirants au Métier d’Enseignant (AME), servons avec dévouement, compétence et patience dans les écoles maternelles, primaires, secondaires et techniques du Bénin. Six longues années dans l’aspiranat sans sécurité d’emploi, sans plan de carrière, dans une précarité devenue insupportable.Cette souffrance est tellement grandissante que nous pouvons dénombrer aujourd’hui plusieurs morts dans nos rangs.Sur ce levons nous pour une minute de silence pour le repos de l’âme de nos collègues.
Durant tout ce temps, nous avons cru. Oui, nous avons cru aux engagements du gouvernement de la rupture, notamment celui, ferme et solennel, pris en Conseil des ministres en décembre 2022 par Son Excellence le Président Patrice TALON : celui de nous reverser en Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE). Mais hélas, cette promesse reste sans suite concrète à ce jour.
Nos conditions de vie demeurent difficiles. Certes, quelques mesures ont été prises dont
nous saluons ces avancées, mais elles ne suffisent pas. Elles ne règlent pas le problème fondamental : l’instabilité professionnelle et l’absence de reconnaissance statutaire.
Certains d’entre nous ont aujourd’hui plus de 50 ans. Ils vivent dans l’angoisse de ne jamais être intégrés, de terminer leur carrière dans l’incertitude, après avoir pourtant formé des générations d’élèves béninois. Le désespoir gagne les rangs. Le moral est au plus bas. Nous sommes fatigués.
Nous tenons à le dire clairement aujourd’hui : nous ne voulons pas entamer une septième année scolaire dans ces mêmes conditions !
Nous ne le pouvons plus. Nous ne le voulons plus.
C’est pourquoi, par la voix de la FéNaCEPI/MEMP, nous lançons un appel solennel à Son Excellence le Président de la République, Patrice Athanase Guillaume TALON:
Excellence Monsieur le Président,
Nous vous demandons avec respect, mais avec insistance :
Tenez parole. Honorez votre engagement. Reversez les AME en ACDPE avant la rentrée scolaire 2025-2026.
Nous sommes vos compatriotes. Nous sommes les enfants du Bénin. Et nous méritons, nous aussi, d’être traités avec dignité et justice.
Entre ras-le-bol et demande de pardon, nous vous tendons la main. Ne nous abandonnez pas. Ne laissez pas des milliers d’enseignants sombrer dans l’oubli.
Vive l’école béninoise !
Vive les AME dans la dignité !
Vive la République !
Nous vous remercions.
Cotonou le 31/07/2025