Le Député Dakpè Sossou a fait un post sur sa page Facebook ce 1er janvier 2024. Si l’élu de la 18è Circonscription Électorale a semblé souhaiter de meilleurs vœux aux Béninois, le contenu de son message, par contre, est un pic au parti Les Démocrates. Un contenu qu’on pourrait qualifier d’acerbe n’a pas fait cadeau à cette formation politique de l’opposition. A l’en croire, le président Boni Yayi et son parti ne donnent aucun signe de recherche de consensus. Lire le message ci-dessous.
« Yayi est un rigolo mais Talon n’est pas con.
Heureuse année !
L’actualité est à l’éventualité de l’examen par la représentation nationale en plénière d’une proposition de loi d’amnistie portée par les Députés du parti Les Démocrates ; une démarche grossière qui ne vient, finalement que confirmer le spectacle que ne cessent de donner nos collègues à l’Assemblée Nationale du Bénin. Si l’amnistie constitue en une remise collective de sanctions pénales, il n’en demeure moins qu’elle doit, pour aboutir, être le fruit d’un consensus de la classe politique. Il suffit d’interroger l’histoire politico-judiciaire du Bénin pour le réaliser. Curieusement, le Président du parti Les Démocrates et les Députés de ce parti quoi que minoritaires à l’Assemblée Nationale ne donnent aucun signe de la recherche de ce consensus. Aucun des autres partis représentés à l’Assemblée Nationale n’a été approché en vue de requérir son soutien dans le cadre du vote d’une telle loi. Mieux, depuis l’installation de la 9e législature, les Députés du parti Les Démocrates se comportent en calétas offrant un lugubre spectacle au sein de l’hémicycle, ce lieu qui incarne, pourtant le deuxième pouvoir d’Etat au rang de ceux qui permettent de gouverner une cité démocratique. Ils ont une critique à porter à toute démarche ; ils rejettent tout de façon automatique. Ils s’applaudissent entre eux et en rient bruyamment. Par ailleurs, c’est la faisabilité même du projet qui mérite d’être analysée. Pour notre propre culture, il convient de relever que la loi d’amnistie n’est pas de nature à porter des noms d’individus. Elle se borne à porter sur des faits ou des infractions commises par des citoyens, en général et non des partisans d’une certaine obédience politique. Une telle loi doit avoir pour objet des faits précis, communs et identiques qui, au mieux des cas peuvent être circonscrits dans le temps. Curieusement, nos amis veulent amnistier par l’entremise d’une même loi des faits de terrorisme, de détournements de fonds publics, de tentative d’assassinat, de blanchiment de capitaux, certains ayant été commis en 2021 et d’autres avant 2016,… des faits qui ne concernent que quelques personnes nommément visées pendant que d’autres citoyens béninois purgent leurs peines conformément aux prescriptions législatives. En cela, le Président Boni Yayi m’a tout l’air d’un rigolo. Je refuse de croire, eu égard à sa culture qu’il puisse ignorer cette réalité législative. Je refuse de croire que les Députés du parti Les Démocrates ainsi que leurs avocats puissent ignorer ce principe législatif. Ne tuons pas la démocratie. C’est finalement malheureux que de constater que le parti Les Démocrates utilise la souffrance de Madougou et Aïvo pour tenter de rallier d’éventuels électeurs émotifs à leur cause. La réalité est qu’il n’existe chez le Président Yayi ainsi que la plupart de ses partisans aucune intention véritable de voir Madougou hors des murs de sa prison. Elle constitue, d’ailleurs une menace à la visibilité politique actuelle dont bénéficient certains acteurs politiques de la région septentrionale de notre pays. Chaque nuit, ils prient pour qu’elle ne sorte pas de Missérété avant longtemps. Mais tous les jours, ils viennent distraire les Béninois de ce spectacle qui ne mérite plus aucune attention. Heureusement que le Président Talon n’est pas con. Il sait mieux que quiconque que les Béninois attendent de le juger sur la base des résultats. Nous avons un pays à bâtir. Et l’assurance que nous avons, aujourd’hui est que 2024 sera meilleure que 2023. Amen ! Un kàn xwé byɔ́ ! Dakpè SOSSOU»