Problématique des maladies parasitaires animales en Afrique: Des scientifiques préoccupés, lancent le réseau WAAVP-AN

Santé Société

Les maladies parasitaires constituent un véritable problème non seulement pour la santé des animaux, mais également pour la productivité de ces derniers. Conscient de l’impact de ces maladies sur la santé humaine, des scientifiques africains ont décidé d’agir pour y remédier. Ainsi, lors de la 29ème Conférence internationale de l’Association mondiale pour l’avancement de la parasitologie vétérinaire tenue en Inde en 2023, un creuset scientifique a été initié. Il s’agit du Réseau africain de l’Association mondiale pour l’avancement de la parasitologie vétérinaire (WAAVP -AN) dont les activités ont été officiellement lancées jeudi 27 juin 2024 à Cotonou. C’est à la faveur d’un atelier tenu les 26 et 27 juin 2024. Portant sur le thème <>, l’initiative a réuni des scientifiques, autorités politiques, étudiants et autres acteurs intervenant dans le secteur de la santé animale. Ils sont plus d’une cinquantaine de délégués venus du Bénin, de l’Ouganda, du Kenya, du Botswana, du Zimbabwe, de l’Afrique du Sud, du Cameroun, et du Maroc pour prendre part à cet atelier. Lesquels participants, ont durant ces deux jours de travaux, réfléchi sur des thématiques clés visant à améliorer la parasitologie vétérinaire en Afrique. Il s’agit des conférences portant sur entre autres thèmes : « Faire progresser la parasitologie vétérinaire en Afrique: quelle (s) approche (s) à adopter ? », « utilisation des antiparasitaires vétérinaires: l’harmonisation des politiques réglementaires en Afrique- leçons tirées du processus de reconnaissance mutuelle de la CEA », gestion de la résistance aux acaricides des tiques du bétail: une opportunité de collaboration avec le WAAVP-AN », résistance aux parasites en Afrique : état actuel et alternatives à l’utilisation des ectoparasiticides animaux ». << Il s’agit, non seulement de mettre ensemble les experts du continent africain qui travaillent sur la thématique, en l’occurrence la parasitologie vétérinaire dans un premier temps, mais également de prendre le devant de tout ce qui concerne les activités en lien avec la parasitologie vétérinaire à l’échelle continentale pour pouvoir proposer des solutions fiables qui vont aider le continent à résorber tout ce qu’on rencontre aujourd’hui comme problème dans ce domaine et enfin, promouvoir la pratique, c’est-à-dire, aujourd’hui nous avons des résultats qui sont dans nos laboratoires et qui sont efficaces, comment transfèrer ces résultats sur le terrain de façon pratique pour aider nos éleveurs qui sont dans le besoin afin que leur souci qui est d’améliorer la productivité de leurs animaux puissent devenir une réalité>>, a précisé la coprésidente de WAAVP-AN, Docteure Ayodele Majekodunmi.

 

Dans la même optique, le chercheur au Centre International de Recherche-Développement sur l’Élevage en zone Subhumide (CIRDES), Dr Abel Biguezoton, membre du Comité directeur de WAAVP-AN, a insisté sur le rôle fondamental et urgent des chercheurs. << Nous chercheurs, nous avons de travail à faire. Nous devons assez rapidement nous mettre en avant par rapport à comment faire en sorte qu’on utilise, de moins en moins d’antibiotiques pour avoir de la bonne viande, de la viande de qualité et également améliorer la production animale>>, a-t-il fait savoir.

Des initiatives visant à accompagner la recherche scientifique en lien avec la santé animale

En marge des actions engagées depuis 2023 pour promouvoir la parasitologie vétérinaire à l’échelle continentale dans l’optique de pouvoir améliorer la lutte contre les parasites, d’autres initiatives louables sont envisagées par le réseau WAAVP-AN. Au nombre de celles-ci, figurent les appels à propositions lancés lors de l’atelier pour accompagner la recherche scientifique en lien avec la santé animale avec un focus sur la parasitologie vétérinaire. Selon Dr Abel Biguezoton, grâce à l’appui financier de la Fondation Bill & Melinda Gates, un budget de 750.000 dollars est mis en place à cet effet pour le compte de l’année 2024. Les projets retenus, précise-t-il, bénéficieront un accompagnement financier allant de 25.000 à 200.000 dollars. L’initiative du WAAVP-AN est appréciée a sa juste valeur par le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche. Pour Gaston Dossouhoui, qui dit menace de la santé animale, dit également menace de la santé humaine. Ainsi, dans son discours de lancement du réseau, l’autorité ministérielle a réaffirmé l’engagement du gouvernement Talon à accompagner le réseau afin d’oeuvrer pour la sécurité alimentaire, le bien-être des animaux, la durabilité environnementale de l’élevage et par ricochet, la réduction du changement climatique au Bénin et dans les autres pays de l’Afrique.

Dieudonné SODABI

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