(L’appel pressant aux autorités)
Au Bénin, le gaz domestique est devenue une perle rare. Depuis plusieurs semaines, les populations ont de la peine à s’approvisionner du fait, non seulement de sa cherté mais, de son indisponibilité sur le marché. Un tour à quelques points de vente dans la matinée de ce mercredi, 06 septembre 2023, nous a permis de constater la peine des citoyens qui sont pourtant prêts à débourser le montant exigé pour payer le produit. Ils lancent un appel aux autorités.
7 heures 20 minutes. Une foule impressionnante attendant désespérément d’être servie. On pouvait voir hommes ou femmes de tous âges qui ont gardé des bouteilles de gaz en main, et qui ne s’empêchaient de se lamenter. Là, à la mini-station en face de la Bourse du Travail à Cotonou, le gaz domestique est vendu à contre-goûte. « Je suis ici depuis cinq heure du matin et je ne suis pas encore servi », a confié un usager qui a requis l’anonymat, visiblement fatigué de faire la queue pendant plusieurs heures. Mais la peine perceptible sur les visages n’empêchait pas les gens d’immobiliser leurs véhicules pour s’effrayer un chemin dans cette foule compacte. A la station Saint-Michel, vers 09 heures 40 minutes, c’est un parcours de combattant. Là, on n’a pas laissé le temps au camion de se décharger. La demande est forte. Seul le gaz domestique est servi au détriment de l’essence, gas-oil…à cet instant. « C’est déplorable. Parce que ça fait plusieurs jours que mon gaz est fini. J’ai mis la bouteille de gaz dans ma voiture, je parcours tout Cotonou à tout instant et on me dit qu’il n’y a pas gaz. Je suis arrivé aujourd’hui à Saint-Michel, j’ai fait déjà près d’une heure. Il y a déjà des centaines d’individus ici attendant toujours de se faire approvisionner en gaz. On ne sait même si la moitié de tous ceux qui sont ici vont en trouver. C’est assez déplorable. On ne sait comment la situation là est arrivée », s’est plaint un homme, la quarantaine environ. Cette situation que vivent les utilisateurs de gaz domestique n’est pas bien pour le pays, selon certains. « Ce sont les célibataires qui sont plus en difficultés. S’ils ne s’habituent pas au charbon, ils ont de problèmes », s’est moqué Léon H. que son patron a envoyé pour lui acheter le gaz. A l’en croire, il a déjà parcouru plus stations Oris sans être satisfait.
Du favoritisme…
C’est une occasion pour certains de favoriser leurs copains au moment où des gens sont venus passer plus de quatre heures sans pouvoir payer le 6 kg de gaz domestique. « Je suis ici depuis cinq heure du matin et je ne suis pas encore servi. Le mal est que j’étais là avant les gens et on met dit que c’est fini; mais ceux qui sont venus après moi sont satisfaits », s’est plainte l’une des personnes abordées sur place qui a préféré taire son nom. Cette dernière a souhaité que les autorités essayent ravitailler la population en gaz et aussi de donner les instructions aux distributeurs de vendre convenablement le produit aux gens.
Ce que les populations attendent des autorités.
Pour les populations, il faut chercher à atténuer la situation. « Parce que nous avons des bouteilles vides de gaz à la maison. Nous sommes déjà habitués à la chose. Voilà qu’on nous qu’on coupe à la chose. Il faudrait que la situation change. Ils sont les autorités, ils doivent s’évertuer à ce que la situation change au plus vite possible », a lancé le premier usager cité plus haut. Pour la plupart, cette situation n’arrange par le pays ; l’économie nationale peut prendre un coup. En outre, le vécu ne serait pas le même à tous les niveaux. « Il faut qu’ils trouvent une solution à ça. Les dirigeants auront au moins de gaz, forcément. Nous les pauvres citoyens, les démunis, ceux qui n’ont pas le bras long, serons toujours en difficultés », a lancé un autre abordé à la Station-Michel. Précisons que notre descente au niveau au niveau des stations de Fidjrossè, Agla a été vaine, puisqu’elles étaient désemplies. Les bouteilles de gaz étaient pratiquement vides. Il faut noter qu’actuellement, il est difficile de s’approvisionner en gaz chez les revendeurs qui ne respectent les prix fixés par le Gouvernement. Rares sont ces détaillants qui en disposent, mais refusent de vendre peur d’être appréhendés. Pour rappel, la Ministre de l’Industrie et du Commerce, Shadiya Alimatou Assouman a rappelé ces derniers à l’ordre le vendredi 25 août 2023, à travers un communiqué. Pour elle, le Gouvernement n’a procédé à aucune augmentation du prix de gaz domestique. Un numéro vert (113) est donné à cet effet pour dénoncer les commerçants indélicats. Soulignons que les différentes stations parcourues, vendent le 6 Kg de gaz à 4770 Fcfa et le 12 à 9940 Fcfa. Ce sont les prix recommandés par le Gouvernement.