Plusieurs voies sont en reconstruction dans la ville de Cotonou pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens. Sur le tronçon passage supérieur Houéyiho-Agla-Godomey, les travaux de réaménagement avancent clopin-clopant depuis plusieurs mois. Cela met en mal la circulation où c’est un seul couloir de circulation par segments qui est réservé aux piétons, motocyclistes et automobilistes. Des accrochages et accidents sont quotidiennement enregistrés. Une équipe de la rédaction de OXYGENE-BENIN a fait le constat.
«La circulation sur cette portion n’est pas du tout fluide. On se sent serrés et surtout il y a certains qui ne respectent pas leur couloir», déplore un conducteur de taxi-moto rencontré aux abords de la voie en reconstruction. Comme lui, de nombreux usagers de la route reliant Houéyiho à Agla doivent composer avec des embouteillages et des déviations. Les cas d’accident sont légion. Dans la matinée de ce jeudi, 06 mars 2025, un grave accident de circulation s’est produit un peu avant le jardin public de Houeyiho, selon un usager. Une moto Dream de couleur cendre a été réduite en pièces du fait de l’impact avec un véhicule. Selon un autre témoin, le 23 février dernier, un motocycliste a été violemment percuté par un véhicule de marque Hummer. La victime, inanimée, était en urgence conduite à l’hôpital. Le lot quotidien des accidents s’explique par l’exiguïté du couloir de circulation et aussi par la vitesse incontrôlée des usagers.
Par ailleurs, les commerçants installés le long de l’axe ne sont pas du reste. Une vendeuse de divers ayant requis l’anonymat, dont la boutique est située à l’opposé de la route désormais réduite à un seul axe de circulation, se plaint d’une baisse drastique de sa clientèle: «Les travaux ont paralysé la circulation, la rendant même sur un seul axe. Ma boutique étant à l’opposé de l’axe utilisé, elle est devenue invisible aux passants. Ce qui a drastiquement réduit mes clients».
Ces désagréments sont pourtant le prix à payer pour une amélioration durable de la voie pavée reliant Houéyiho à Agla.
Depuis l’année dernière, une partie de cet axe est en réaménagement. La maîtrise d’ouvrage est assurée par la société SIRAT, avec un contrôle de mission confié aux sociétés TIC et BTP, tandis que l’exécution des travaux est menée par l’entreprise CECO SA. Sur le terrain, les ouvriers s’activent pour accélérer l’achèvement du chantier. Djériwo Bilal, contrôleur permanent, rassure: «Nous travaillons d’arrache-pied pour vite terminer les travaux afin de permettre aux riverains et aux passants de bien profiter de cet axe». A l’en croire, les travailleurs sont soumis à des normes de sécurité strictes. «Chaque ouvrier porte tout ce qui est gilet, casque, chaussures… C’est ce qu’on appelle équipement de protection individuelle», a-t-il dit avant d’ajouter que dans cette zone marécageuse, le port de bottes est obligatoire pour éviter les infections dues à l’eau stagnante.
En attendant l’achèvement des travaux, des déviations ont été mises en place pour limiter les désagréments. «Par rapport à la circulation, nous gérons. On a créé des déviations qui permettront à la population de circuler sans embouteillage, sans encombrement», assure Djeriwo Bilal. Pourtant, malgré ces mesures, l’impact sur la mobilité et l’activité commerciale reste considérable.
Les usagers et commerçants qui sont le long du tronçon, invitent l’entreprise en charge des travaux à mettre les bouchées doubles pour que les peines cessent.
✍️ Bérenger HOUNHOUEGNON & Rubensia CODJOVI