De part et d’autre du fleuve Niger, l’ambiance n’est plus du tout à la sérénité. Béninois et nigériens s’enlisent davantage dans la crise autour de la double problématique liée au pétrole et à l’ouverture des frontières.
Et pourtant, la partie béninoise a déjà fait assez de concessions pour arrondir les bords. En effet, le blocus à la frontière a été levé et à Sèmè, l’or noir nigérien peut être chargé par les navires pétroliers. En face, le régime militaire dirigé par le Général Tiani, très agressif, ne cesse de durcir le ton.
L’arrestation des cinq ressortissants nigériens sur le site de Sèmè a ouvert un nouveau chapitre dans ce bras de fer à l’issue incertaine. Outre les frontières fermées côté nigérien, en réponse au dernier acte de leur vis-à-vis, la junte militaire a menacé de bloquer le pétrole à la source à Agadem. Ils ont d’ailleurs mis à exécution leur menace et depuis quelques jours en effet, pas de trace de pétrole dans le pipeline qui traverse les deux pays. Nous sommes désormais dans l’impasse puisque chaque partie ne cesse de tirer le drap de son côté à travers un dialogue de sourd inexplicable.
Rappelons qu’il y a quelques semaines, l »intervention chinoise, l’autre partenaire dans le projet a ravivé la flamme de l’espoir mais hélas… C’est le statu quo. Qui pour aider Talon et Tiani à fumer le calumet de la paix ?
En attendant de trouver le ou des médiateurs crédibles, le blocus est toujours maintenu aux frontières nigériennes au grand dam des commerçants, transporteurs et autres acteurs de la chaîne des valeurs de l’économie locale. La vie tourne au ralenti dans la région. Pire, les ondes de choc se font ressentir à Cotonou avec le Port autonome qui connait des moments difficiles. À quand la fin ?
Ignace NATONNAGNON