Le syndicalisme béninois est secoué par un départ collectif d’ampleur. Dix organisations syndicales, dont le Synareb, ont annoncé leur désaffiliation de la de Confédération Générale des Travailleurs du Bénin (CGTB), dénonçant une gestion opaque et des autoritaire. Cette décision, officialisée par une lettre datée du 25 février 2025, marque une rupture profonde et redéfinit les équilibres syndicaux dans le pays.
Dans leur courrier adressé au Secrétaire Général de la CGTB, les syndicats signataires expliquent leur choix par une accumulation de crises internes depuis ledes congrès de décembre 2016. Ils reprochent à la direction son incapacité à garantir unes gouvernance démocratique et transparente, tout en maintenant un climat de marginalisation et de défiance à l’égard de certaines structures affiliées. Pour eux, la confédération s’est éloignée de ses principes fondamentaux, rendant impossible toute collaboration durable.
L’élément déclencheur de cette scission serait la décision n°149/CGTB/SEN/23 du 30 octobre 2023, qui aurait injustement sanctionné ces syndicats. « Nous ne pouvons plus évoluer dans une organisation où règnent l’opacité et l’exclusion », confie un membre du collectif à sous couvert d’anonymat. Ils estiment que cette décision bafoue les droits syndicaux et va à l’encontre des conventions internationales garantissant le droit d’association.
Ce départ massif s’inscrit dans un contexte de tensions récurrentes au sein du mouvement syndical béninois. La CGTB avait déjà traversé des turbulences en 2016, mais jamais une vague de désaffiliation d’une telle ampleur n’avait été enregistrée. L’avenir de la confédération pourrait être sérieusement ébranlé par cette scission, bien que certains responsables tentent de minimiser l’impact de cette rupture. « Ces départs ne signifient pas la fin de la CGTB, qui reste une organisation forte et crédible auprès des travailleurs », affirme un cadre de la confédération.
Dans la foulée de leur départ, les dix syndicats dissidents ont choisi de rejoindre la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (COSI-Bénin), qu’ils estiment plus en adéquation avec leurs valeurs et leur vision du syndicalisme.