Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a pris une décision marquante concernant la présence de bases militaires étrangères sur le territoire sénégalais. Dans une interview accordée à l’AFP le 28 novembre 2024, il a affirmé que la France devra fermer ses bases militaires au Sénégal. Cette annonce s’inscrit dans une volonté de réaffirmer la souveraineté du pays, 64 ans après son indépendance.
Le président Faye a souligné que cette décision s’inscrit dans un cadre stratégique global visant à renforcer l’autonomie du Sénégal. « Le Sénégal est un pays souverain, et la souveraineté implique de ne pas tolérer la présence de bases militaires étrangères sur notre sol », a-t-il déclaré. Toutefois, il a précisé que cette mesure ne marque pas une rupture avec la France, un partenaire important du Sénégal, tant sur le plan économique qu’humain. « La France reste un allié stratégique pour notre pays, en raison des investissements, de la présence d’entreprises françaises et des citoyens français qui vivent ici », a ajouté le président.
Ce changement de politique intervient dans un contexte régional marqué par une montée du sentiment anti-français, notamment au Sahel. Plusieurs pays de la région ont récemment reconfiguré leurs relations internationales, privilégiant des alliances alternatives, parfois avec la Russie. Malgré cela, le président Faye a exprimé sa volonté d’une coopération nouvelle avec la France, sans pour autant maintenir des bases militaires. Il a expliqué : « Il est temps, après plus de six décennies d’indépendance, de repenser nos relations dans un cadre sans bases militaires, mais fondé sur un partenariat global, dynamique et mutuellement bénéfique ». Pour illustrer cette position, Faye a pris l’exemple de la Chine, qui est désormais le premier partenaire commercial du Sénégal, sans la présence de forces militaires sur le territoire. « La Chine est notre principal partenaire commercial, et elle n’a aucune base militaire au Sénégal. Cela ne signifie pas que nous rompions nos liens avec elle », a-t-il ajouté. Il a également mentionné d’autres nations comme la Turquie, les États-Unis et l’Arabie saoudite, avec lesquelles le Sénégal entretient des relations solides sans nécessité de bases militaires.
Le président Faye a annoncé une révision imminente de la politique de coopération militaire du pays. Ce processus visera à définir de nouvelles modalités de collaboration avec les pays désireux de coopérer avec le Sénégal, tout en mettant fin à la présence de bases militaires étrangères sur le sol national.
Bérenger HOUNHOUEGNON