À Porto-Novo, face aux conducteurs de taxi-moto, Michel François Sodjinou n’a pas mâché ses mots. L’ancien député du parti Les Démocrates, devenu l’une des figures les plus commentées de la scène politique béninoise ces dernières semaines, est sorti de son silence. Et son message est lourd de sens: son refus de parrainer le duo présidentiel désigné par son ancien parti visait, selon lui, à éviter une dangereuse fracture nationale. La rencontre s’est tenue lors de la « Journée de la paix », une initiative portée par la Coalition des Zémidjan pour la paix (COZEP). L’événement avait pour objectif de dénoncer la tentative de coup d’État déjouée le dimanche 7 décembre 2025. Devant une assistance attentive, le député a livré un témoignage personnel. « Si je n’avais pas agi ainsi, ce pays se serait divisé en deux », a déclaré Michel Sodjinou. Pour lui, son geste politique ne relève ni de la trahison ni du calcul, mais d’un choix dicté par la responsabilité et la paix. Dans une entrée en matière teintée d’humour et d’émotion, il s’est présenté en langue goun « Mon nom est Michel François Oloutoyé Sodjinou. Mais aujourd’hui, mon surnom, vous le connaissez ? C’est “Éblibou” », un terme qui signifie « porté disparu ». Ce pseudonyme, devenu populaire, symbolise selon lui sa rupture avec son ancien camp politique et le prix qu’il a accepté de payer pour préserver l’unité nationale. Positionné deuxième sur la liste du Bloc Républicain dans la 19e circonscription électorale, Michel Sodjinou affirme que ses choix récents sont le fruit d’une conviction profonde. Il dit avoir agi pour empêcher le Bénin de sombrer dans une crise politique aux conséquences imprévisibles, rapporte Banouto.

