VBG au Bénin : « Il m’a projetée sur le lit et a sorti… », une fille,  la vingtaine raconte son aventure hasardeuse

Société

Malgré les nombreuses sensibilisations Organismes nationaux ou internationaux sur le respect des droits des Femmes, le mal a toujours la peau dure au Bénin. Cela se fait aussi aux mépris des efforts des Gouvernants pour la promotion de la gent féminine dans une société où la femme est considérée comme l’ « être faible» et exposée à toute sorte de discrimination. L’aventure hasardeuse vécue par une jeune étudiante, la vingtaine, est un cas patent. Conduite à la maison par un sieur qu’elle aurait rencontré sur les réseaux, ce dernier l’a d’abord menacée avant d’explorer sa «demeure sainte». Elle restera à jamais marquée. La rédaction du journal OXYGENE vous propose ci-dessous l’extrait  de l’histoire partagée par la défenseuse des droits des femmes, madame Christelle VEIGNE.

M H.

 

« Nous avions communiqué pendant un certain temps par messagerie, et à plusieurs reprises, il avait proposé que nous nous rencontrions en personne. J’avais toujours refusé. Un mois plus tard, ayant terminé mes cours, j’ai décidé de rendre visite à une amie à Calavi.

En cours de route, j’ai réalisé que je n’avais pas assez d’argent pour retourner chez moi. Je suis passé par Vedoko, et j’ai soudainement pensé à mon ami virtuel qui habitait dans ce quartier. Je lui ai envoyé un message pour lui demander de me prêter de l’argent, en lui promettant de lui envoyer un paiement mobile une fois chez moi.

Il m’a répondu qu’il était au travail et très occupé, et qu’il ne disposait pas d’un compte mobile pour recevoir l’argent. Il m’a promis de me contacter une fois qu’il aurait terminé. Après plusieurs heures sans nouvelles de sa part, j’ai décidé de l’appeler. Il m’a expliqué qu’il était rentré chez lui pour se reposer et avait oublié de me rappeler. Cependant, il m’a proposé de prendre un zem (taxi-moto) pour venir chez lui récupérer l’argent. J’ai décliné et suggéré qu’il m’attende au bord de la route. Il a accepté.

Lorsque je suis arrivée à l’endroit convenu, il était là. Il a payé le zem, puis m’a suggéré de le suivre pour discuter un peu plus. J’ai insisté pour rester devant sa porte d’entrée. Il m’a fait comprendre que cela ne serait pas très élégant de sa part de discuter devant sa porte et m’a demandé de lui faire confiance.

À peine avais-je franchi le seuil de sa porte qu’il l’a verrouillée derrière moi. Un frisson d’angoisse m’a traversée, mais il m’a rapidement rassurée, affirmant que c’était juste pour que nous puissions discuter tranquillement. Il m’a alors parlé de sa carrière, de sa famille et d’autres aspects de sa vie. Tout semblait normal jusqu’à ce que je mentionne que je devais partir. C’est à ce moment-là qu’il a exprimé son désir de coucher avec moi.

J’ai poliment décliné, lui faisant comprendre que c’était trop tôt et que nous devrions d’abord mieux nous connaître. Mais ma réponse semblait avoir déclenché quelque chose en lui. Subitement, il m’a projetée sur le lit et a sorti un couteau de sa poche. Alors que j’essayais de résister, il l’a placé sur mon cou et a menacé de me blesser si je ne me laissais pas faire. Il m’a relevé du lit et m’a ordonné de me déshabiller, et de m’allonger sur le lit. Toujours avec le couteau sur ma gorge ,je me suis débattu et il m’a blessé.Énervé ,il a juré qu’il n’hésiterait pas à me trancher la gorge si je ne restais pas tranquille. Paniquée,je l’ai laissé accomplir sa sale besogne ,il a même éjaculé en moi.

Après avoir fini,il m’a fait asseoir et m’a montré sur son téléphone, le film de tout ce qui venait de se passer. Il a menacé non seulement de publier cela sur les réseaux sociaux, si jamais j’en parlais et aussi d’être à sa disposition pour toujours le satisfaire sexuellement. Il a menacé de me tuer ,si jamais je me rendais à la police.Après toutes ces recommandations, il me laissa partir. Ce fut la pire journée de mon existence. Une fois arrivée à la maison,j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai appelé des amis proches ,j’ai aussi rencontré madame VEIGNE qui m’a conseillé de me confier à ma famille ( particulièrement à mon grand frère policier.)

Deux jours plus tard, j’ai partagé les nouvelles avec ma famille, à l’exception de mon père. Étant donné son état de santé fragile, je savais qu’il n’aurait pas supporté le choc. Mon grand frère, qui est policier, a insisté pour prendre immédiatement des mesures. Il m’a dit de l’accompagner chez le violeur. Une fois arrivé, il a fait irruption dans la pièce, a saisi le téléphone du violeur et l’a menotté sur-le-champ. Nous sommes ensuite allés directement au commissariat d’Agla, où j’ai déposé une plainte.

Heureusement cette vidéo se trouvait sur son téléphone. J’ai fait toutes les analyses médicales nécessaires. La procédure a été suivie jusqu’au tribunal pour le procès. Le jour de mon audition au tribunal,après ma version des faits ,le juge a regardé la vidéo pour être sûr de la véracité des faits. C’était la première fois que je l’a visionnais. J’avais tellement mal ,au point de trembler devant le juge et le greffier. Le violeur a été mis sous mandat de dépôt. Je marche avec la peur au ventre le dégoût et chaque fois je revois le visage de cet homme . J’ai des nuits blanches ; j’ai peur de ceux qui m’entourent. En apprenant ce qui m’était arrivé mon père eut une crise cardiaque et tomba dans mes bras ( je suis sa fille unique) après quelques jours d’hospitalisation, il rendit l’âme. J’aurais tellement aimé l’entendre me dire que ça va aller, que je suis en sécurité…. Je n’avais pas encore réussi à surmonter les cauchemars, que la mort de mon père s’ajouta à mes malheurs.

Aujourd’hui, je vis avec cette douleur et cette culpabilité de la mort de mon père.»

1 thought on “VBG au Bénin : « Il m’a projetée sur le lit et a sorti… », une fille,  la vingtaine raconte son aventure hasardeuse

  1. Ma chère, ton histoire est savamment classique, bien montée, bien structurée.
    C’est vrai, le viol est de ces actes à condamner avec la dernière rigueur. Mais il t’a violée parce que tu es allée chez lui. La facilité vous conduit dans les pétrins.
    Tu étais dans le besoin d’argent, pourquoi n’as-tu pas appelé ton frère policier ?

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